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L’âge d’or de la Haute Couture en France de 1858 jusqu’en 1929

par {{ author }} Céline Lévy au Aug 23, 2023

L’âge d’or de la Haute Couture en France de 1858 jusqu’en 1929

L'âge d'or de la haute couture en France, qui s'étend de 1858 à 1929, est une période marquée par des créations de mode innovantes et une attention accrue aux détails et à la qualité des matériaux. Les maisons de couture parisiennes, telles que Chanel, Dior et Givenchy, ont joué un rôle important dans le développement de la haute couture pendant cette période.

Cet article explorera les tendances et les événements importants de cette période, ainsi que les créateurs et les maisons de couture les plus influents. Nous examinerons également comment la haute couture a évolué au fil des ans pour devenir un symbole de luxe et de sophistication.

L’apparition de la haute couture est l’histoire d’une prise de pouvoir des confectionneurs et des couturiers au détriment des merciers.! !

Avant 1848, l'industrie de la mode reposait sur une clientèle aristocratique et royale. Les créateurs de mode n'ont aucune autonomie. Il exécute simplement la commande du client. Les clients parlent littéralement aux magasins de vêtements. De plus, les besoins de la mode sont dictés par le pouvoir. Inspiré de la presse mode (comme Le Journal des dames et des Modes) et des paniers de mariage!

Jeanne L. Paris L’âge d’or Boutique de mode (1787)

Journal des Dames et des Modes, fondé à Paris en 1797

 

Cette confection consiste à confier aux ouvriers le tissu utilisé pour confectionner les manteaux. La couture consiste à assembler un modèle unique (c'est-à-dire le modèle qui était dans l'air à l'époque) à partir du tissu fourni par le marchand.

Dans les faits, il n’existait pas pendant de nombreuses années de césure claire entre les activités de couture et les activités de confection (distinction impossible puisque les modes de fabrication étaient manuels pour tous et la vente à l’unité était pratiquée par toutes les firmes)

 

Réunion de la famille Barré, marchands-merciers à Paris, par Marius-Pierre Lemazurier (1772). Musée Carnavalet / Roger-Viollet!

Charles-Frederick Worth est considéré comme l'inventeur de la haute couture (il fonde sa maison rue de la Paix à Paris en 1858 avec son associé Otto Bobergh). Comme le rappelle David James Cole, Voss a su gérer sa notoriété mieux que quiconque, et a rapidement gagné Un surnom de "créateur de vêtements pour hommes", symbolisant "le passage du métier de couturier de la femme à l'homme, où la création de mode est vue comme un art appliqué" (source : Mode de Recherche n°16).

Jeanne L. Paris Boutique de Charles-Frédéric Worth, 7 rue de la PaixBoutique de Charles-Frédéric. Ça vaut le coup, 7 Heping Street. Source : Didier Grumbach, « Histoires de mode », édition Regard (réimpression), Paris, 2008.

Dans "Worth", la robe, qui était à l'origine en arrière-plan, a joué un rôle essentiel avec l'intervention du couturier. C'est ce dernier qui détermine la combinaison des différents éléments (tissu et accessoires) qui composent la robe.

Il convient également de rappeler la dimension économique de l’initiative de Worth : le fait de décider du modèle à la place de la cliente permet en effet au couturier de cumuler les marges de la vente de l’étoffe et celles de la confection du vêtement. Worth fait pour cela appel aux fabricants lyonnais, commandant les étoffes en ayant en tête le modèle qui sera réalisé.

Jeanne L. Paris Robe du soir de Charles- Frédéric WorthRobe du soir de Charles- Frédéric Worth (1866-67).Source : Museum of the City of New York.!

En 1868, la Chambre Syndicale de la Couture et de la Couture pour Dames et Filles est fondée. A cette époque Paris monopolisait le monde de la mode et de nombreux étrangers s'y installaient pour exercer l'activité. La démarche de Worth a été suivie par plusieurs entrepreneurs, dont Jacques Doucet, dont la renommée semblait compter lorsqu'il a débuté dans les années 1880, et Mme Paquin, qui a ouvert une maison rue de la Paix en 1891, connue comme "Worth". Elle se caractérise par une internationalisation précoce avec l'ouverture d'une succursale à Londres ; les sœurs Callot, à l'origine une entreprise de dentelle ouverte en 1888 et plus tard une maison de couture ; La Ferrier ; Paul Poiret, qui ouvre en 1904 après avoir travaillé chez Doucet et Worth Years ouvre leur propre maison. L'essor de cette activité s'illustre également par l'augmentation du nombre de couturières recensées au Bottin (de 158 en 1850 à 1 636 en 1895). De plus, on estime à environ 400000 ouvriers et ouvrières la main d’oeuvre du vêtement féminin français en 1895.

Couturières à Paris, vers 1935-1940 (René Giton, dit René-Jacques). Source : Agence photographique de la Réunion des Musées Nationaux.

S’ensuit jusqu’en 1929 un âge d’or pour la couture parisienne. Résumons-en les principaux facteurs : une main d’oeuvre féminine bon marché payée à la pièce, des droits à l’exportation peu élevés. Une clientèle aristocratique couplée à celle de nouveaux riches (provenant notamment d’Amérique du Nord et d’Amérique latine), et des couturiers devenus des personnages sociaux et ne souffrant d’aucune concurrence nationale et internationale. Comme le souligne Deschamps : « c’est à Paris que le monde entier vient chercher ses modèles ».

Couturières de l'Usine Benjamin Mennesson dans la Marne (1946). René Giton dit René-Jacques. Archives photographiques de la Réunion des Musées Nationaux.

Dans le fonctionnement de la couture parisienne à cette époque, on sépare clairement haute, moyenne et petite couture (la structuration de cette activité est expliquée de manière détaillée dans Histoires de la Mode par Didier Grumbach (Editions du Regard, 2008). La haute couture se distingue par sa capacité créatrice. Déjà, certains couturiers entament des démarches de diversification. Paul Poiret est le premier d’entre eux à commercialiser un parfum sous son nom (Rosine en 1911). En 1921, Chanel crée le parfum N°5. En 1925, Jean Patou lance deux parfums à son nom et Jeanne Lanvin un également.

 

Deux parfums de Paul Poiret : à gauche La Rose de Rosine (1911), à droite Nuit de Chine (1913).

 

Le défilé de mode serait quant à lui apparu à la suite de l’initiative à Londres de Lady Duff Gordon qui a en effet mis en place des présentations à date fixe de ses collections. Plusieurs maisons de couture ayant développé cette pratique, la Chambre syndicale de la couture parisienne s’est saisie de cette question et a donc mis en place « un calendrier de présentations sur mannequins ». Cette décision a véritablement structuré l’activité professionnelle, car elle a conduit à qualifier les maisons inscrites à ce calendrier de « haute couture ». Le restant des maisons se divisant en moyenne couture (maisons ne figurant pas sur le calendrier des défilés mais ayant acheteurs professionnels et une clientèle privée) et petite couture (couturières traditionnelles dites « de quartier » ayant uniquement une clientèle particulière).

 

Lucy Christina Duff Gordon (13 juin 1863 - 20 avril 1935).

La crise de 1929 avec son cortège de mesures protectionnistes et de contrôle des changes puis la seconde guerre mondiale viennent porter un coup sévère à cette industrie. La domination des couturiers sur le monde de la mode est progressivement remise en question. Les couturiers eux mêmes ont senti le changement dès les années 1930 avec le lancement de lignes de prêt-à-porter : une collection signée par Paul Poiret est diffusée en 1933 par les grands magasins du Printemps. Lucien Lelong lance en 1934 une ligne de vêtements fabriqués par ses ateliers de couture mais à un prix inférieur à sa ligne couture… La concurrence du prêt-à-porter et des créateurs ne faisait que commencer…!

 

Un peu d'histoire 

La prééminence française dans la mode date sans doute du XVIIe siècle, époque à laquelle les arts, l'architecture, la musique et la mode de la Cour de Louis XIV à Versailles sont admirés et imités par l'Europe entière. Lorsque le chemin de fer et les bateaux à vapeur le permettent, il devient courant pour les dames de la haute société européenne de faire le voyage à Paris pour y acheter vêtements et accessoires. Les tailleurs et les modistes français ont alors la réputation d'être les plus talentueux, et leurs créations sont les plus recherchées.

Charles Frederick Worth (13 octobre 1826 – 10 mars 1895) est considéré comme le père de la « Haute Couture ». Bien qu'il soit de nationalité britannique (il est né à Bourne, dans le Lincolnshire, en Angleterre), Worth a laissé sa marque sur cette industrie, devenue par la suite typiquement française. Il a créé la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne. C'est lui qui, au-delà des modèles uniques, sur mesure, fabriqués à la commande pour ses riches clientes, développa une collection de modèles qu'il présentait, sur des mannequins vivants, dans les salons luxueux de sa maison de couture. Auparavant, les clientes commandaient leurs robes, et le tailleur exécutait.

Désormais, elles choisissent un modèle dans la collection. Après Worth, d'autres poursuivirent dans la même direction, comme les soeurs Callot, Jean Patou, Paul Poiret,Vionnet, Lanvin, Chanel, Schiaparelli, Cacharel, Balenciaga et Dior. Certaines de ces maisons existent encore aujourd'hui.! !

Au milieu des années 1960, un groupe de jeunes stylistes apparus dans le sillage de Dior et Balenciaga créèrent leurs propres maisons. Les plus célèbres sont Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, André Courrèges et Emanuel Ungaro. Plus tard au XXe siècle apparurent notamment Christian Lacroix, Jean-Paul Gaultier et Thierry Mugler.

Aujourd'hui, la haute couture n'est plus l'activité essentielle, en termes économiques, pour la dizaine de grandes maisons parisiennes qui la pratiquent encore. D'abord parce qu'elle n'est pas rentable : les exigences de ce métier (travail long, réalisé à la main dans des ateliers français, etc) ont pour conséquence des prix inabordables au commun des mortels. Certaines robes se négocient plus de 100 000 euros. On considère que seules quelques centaines de femmes dans le monde sont susceptibles d'acheter des pièces de haute couture.

Cette activité permet de faire subsister nombre de fournisseurs, dont l'entreprise est généralement artisanale et ancienne, à l'instar du brodeur Lesage ou du plumassier Lemarié.

Mais si elle n'est pas rentable, la haute couture sert de vitrine pour diffuser l'image de marque des maisons, ce qui leur permet de commercialiser du prêt à porter vers une clientèle plus large ainsi que, de plus en plus, des accessoires et des parfums, deux activités extrêmement rentables.

Certaines maisons sont connues pour avoir poussé à l'extrême cette logique de la licence et du merchandising, comme Pierre Cardin, dont le prestige dégringola rapidement, le surnombre et la mauvaise qualité des produits portant sa griffe dévalorisant peu à peu le prestige de sa marque.

Enfin, depuis les années 1960, la scène de la mode s'est internationalisée, et les clientes ont pris l'habitude de prêter attention également aux créateurs de New York ou de Milan, Paris conservant cependant son rôle de capitale de la mode.

 

Capitale de la mode, Paris est réputée pour avoir toujours été la ville des tendances et de la couture.La prééminence française dans la mode remonte au XVIIe siècle, époque à laquelle les arts, l’architecture, la musique et la mode de la Cour de Louis XIV à Versailles sont admirés et imités par l’Europe entière.

Lorsque le chemin de fer et les bateaux à vapeur le permettent, il devient courant pour les dames de la haute société européenne de faire le voyage à Paris pour y acheter vêtements et accessoires. Les tailleurs et les modistes français ont alors la réputation d’être les plus talentueux, et leurs créations sont les plus recherchées.

La naissance de la haute couture

Le couturier français d’origine britannique Charles Frederick Worth (1826-1895), considéré comme le père de la Haute Couture a laissé sa marque sur cette industrie typiquement française. Il créé la Chambre syndicale de la couture parisienne en 1868 et développe des collections de modèles qu’il présente sur des mannequins vivants (grande nouveauté à l’époque) dans les salons luxueux de sa maison de couture. Une véritable révolution, à une époque où la mode se cantonnait à des modèles uniques, sur mesure, fabriqués à la commande pour ses riches clientes ! Les clientes ne se contentent plus de commander leurs robes au tailleur ; désormais, elles choisissent un modèle dans la collection. Après Worth, d’autres poursuivirent dans la même direction, comme les soeurs Callot, Jean Patou, Paul Poiret, Lanvin, Chanel, Cacharel, Balenciaga ou Dior.

Puis la scène de la mode s’internationalise, ne disputant cependant pas à Paris son rôle de capitale de la mode, représenté par des créateurs comme Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, André Courrèges ou Emanuel Ungaro et plus récemment Christian Lacroix, Jean-Paul Gaultier ou encore Thierry Mugler.

La haute couture aujourd’hui! 

Aujourd’hui 10 maisons possèdent le label haute couture : Adeline André, Anne-Valérie Hash, Chanel, Christian Dior, Maurizio Galante, Jean-Paul Gaultier, Givenchy, Dominique Sirop, Franck Sorbier et Stéphane Rolland. L’appellation « haute couture » est juridiquement protégée et attribuée selon des critères qualitatifs et quantitatifs (modèles exclusifs sur mesure, travail réalisé à la main, effectifs minimum…). La haute couture, appellation exclusivement parisienne et chroniquement déficitaire, a perdu la moitié de ses acteurs depuis une dizaine d’années. Mais la part de rêve qu’elle génère reste la meilleure garantie de sa pérennité, l’image des maisons étant liée aux ventes des produits les plus lucratifs (cosmétiques, parfums, accessoires…).

Progressivement gagné par le prêt-à-porter de luxe (Givenchy, Louis Vuitton, Christian Lacroix), le monde de la mode française est toujours aussi vivant et créatif et continue de rayonner sur le monde. Aujourd’hui encore, ce sont bien les maisons de haute couture qui jouent un rôle d’avant garde et qui préfigurent les looks des fashionistas de demain. 

 

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